H8li Paris, Vêtements en Cuirs Strech et Colorés

Des Vêtements en Peaux pour Femme. Virginie vous raconte tout de sa marque. Respect des animaux mais aussi de la morphologie des femmes, ses vêtements Made in France et écoresponsables vont vous charmer.

Des couleurs qui mettent de bonne humeur, mais des formes qui j’en étais sûre, ne m’iraient jamais … Je suis allée rencontrer Virginie, la créatrice de H8li. Au revoir les préjugés sur les formes féminines, et bienvenue dans un univers plein de couleurs et de joie.

Pourquoi H8li ?

Au démarrage j’avais déposé le nom “HOLI” en référence à la fête des couleurs en Inde. Ce jour-là les couleurs prennent une connotation symbolique et les gens se projettent les poudres pigmentées avec une intention particulière. Il y a toute une dimension spirituelle. Mes conseillers pour protection de ma marque m’ont alors recommandé de changer de nom, car ce nom est fréquemment employé dans l’actualité de la mode, par différentes marques et événementiels.

Alors je me retrouve à chercher un nouveau nom …  Mon stylo courrait sur une page blanche lorsque naturellement,  je forme ce sigle de l‘infini, de l’éternité. Je mets le signe de l’infini à la vertical, qui se transforme en 8 à la place du O ! C’était tellement évident ! “H8LI ”  ce sont des couleurs faites pour durer longtemps  … On le prononcera HOULI. Et le 8 en numérologie est de bon augure. 

 
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Quel est ton rapport avec les couleurs ?

Pour moi, on a complètement perdu ce que les femmes savaient faire dans les années 70 : une forme d’élégance et de désinvolture dans la manière de s’habiller. Aujourd’hui, je trouve qu’on est beaucoup dans la gravité sur comment être, etc. Cette gravité commence à atteindre tous les domaines de la vie des gens y compris cette démarche de s’habiller en fonction du regard des autres.

Les femmes, nous subissons des injonctions quotidiennes du bien manger, du bien consommer, du bien acheter, etc., et ça finit par être un peu lourd.

J’ai créé H8li en m’inspirant de mes deux tantes qui étaient mannequins de couturiers quand j’étais petite. L’une était l’égérie de Mme Grey et l’autre de différents couturiers comme Yves Saint Laurent.

J’avais cette vision des longues femmes qui portaient des turbans, des grandes manchettes et avaient une allure folle en mélangeant les couleurs de façon spontanée et créative.

Aujourd’hui ce que j’ai envie de faire, c’est d’injecter dans le vestiaire des femmes quelque chose de totalement déraisonnable, léger et puissant.

Des couleurs fuchsia, vert pomme, bleu cobalt, etc. C’est une démarche totalement différente. Un peu désinvolte mais c’est aussi une information de la joie.

Dans mes clientes, j’ai beaucoup de femmes qui ont une profession “sérieuse”. Une femme qui arrive au bureau avec un pantalon ultra violet et une veste, c‘est un message qui est passé.

Je veux remuer les codes qui commencent à être trop sérieux. Il n’y a pas tant de liberté que ça. Nos vies quotidiennes sont remplies de contraintes. On finit par s’en rajouter nous-mêmes par la manière de s’habiller.

Une femme qui se réveille le matin et tend la main vers le vert diabolo, ce n’est pas rien ! C’est une affirmation de SOI, l’assumer, c’est un message que l’on envoie autour de soi. Ce n’est pas du tout anodin. 

 
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Quel est ton parcours ?  

J’ai démarré par des études en histoire de l’art mais finalement elles ont été interrompues par ma rencontre avec le père de mes enfants, et une très grande soif de me frotter à la vie, au réel. J’ai commencé par assister le fondateur d’une marque de chemises pour hommes très successful à la fin des années 80. Ouvrir des corners, c’était nouveau à ce moment là et moi, je me suis occupée de celui de la Samaritaine.

J’ai aussi travaillé pour Kookaï en tant que mannequin au début de la marque.

Je me suis ensuite adaptée au long parcours de mon ex-mari chirurgien, et me suis consacrée à nos trois enfants et déménagements … Pour finalement poser nos valises à Bordeaux.

Puis, je me suis impliquée dans un projet associatif aux cotés de Danielle Bobet à la mairie du Bouscat. Nous avons créé un lieu appelé “L’atelier de Soi”. Il était destiné aux femmes en difficultés dans le but de les accompagner, de les choyer et de leur apporter des soins beauté et santé. Nous avions tout une équipe de bénévoles : coiffeuses, maquilleuses, nutritionniste, ostéopathe, etc. …  La marque l’Occitane nous envoyait régulièrement des produits. 

C’était une très forte expérience ! Certaines femmes étaient âgées, d’autres plus jeunes. En leur demandant leurs parcours, vous ne pouvez pas imaginer les témoignages, même historiques que j’ai eus ! Des témoignages toujours très émouvants. Pour moi c’était une démarche de philosophie de don.

J’ai monté cette association et je l’ai quittée au bout de trois ans pour passer la main à une bénévole qui était prête. L’association existe toujours ! 

 
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Comment es-tu venue à te lancer dans une marque de vêtements ?

Paradoxalement, alors que je traversais une période très sombre et triste j’avais une soif de joie, de légèreté. Les attentats du Bataclan ont eu lieu pile à ce moment-là. Je me souviens exactement du déclic.

Durant les jours qui ont suivi, je regardais l’image de la télévision et je me suis dit que depuis petite, les choses n’avaient pas changé dans cette société. Il n’y a pas de postulat à la vie. L’image est grise. Non d’un chien je me suis trompée d’époque !

Qu’est-ce que moi j’ai le pouvoir de changer ? Et bien je vais faire des couleurs !

Et j’ai choisi de travailler la peau, car c’est une matière très noble dont j’avais envie pour moi, à la fois intemporelle, chic, nostalgique et ultra moderne … 

Huit jours plus tard je roulais dans ma petite Fiat vers la mégisserie la plus proche de chez moi, dans le Tarn, et banco  ! 

J’ai commencé par cinq couleurs. Je n’ai pas eu peur une seconde, alors que je n’avais pas encore la suite de l’histoire. 

C’était totalement déraisonnable !

J’ai ensuite trouvé ma modéliste en interrogeant les écoles de mode, puis trouvé un couturier Bordelais expérimenté qui avait toutes les machines qu’il fallait. 

J’ai fait ma première vente à Bordeaux et j’ai tout vendu. J’ai recommandé des peaux et depuis je ne me suis plus arrêtée. C’était vraiment comme une évidence.

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Quand as-tu lancé ta marque ?

Fin 2015 je me suis lancée, j’ai déposé le nom et créé la société en janvier 2017.

C’est moi qui ai imaginé et conçu mes modèles. La jupe boutonnée, je l’ai créée d’après une jupe de ma grand-mère : TITA  que j’adorais. À chaque fois on part d’une idée et pour tous les produits il faut plusieurs mois de tests et réglages  avec la modéliste.

Pour les pulls et la robe de la nouvelle collection, j’ai collaboré avec la styliste Carole Doreau. On a travaillé six mois sur ça. Elle m’a beaucoup aidé. Nous avons collaboré avec un studio de stylisme de vêtements de peaux.

Avec quels matériaux travailles-tu ?

Résolument avec cette matière peau et de façon un peu décomplexée. J’ai une relation très privilégiée avec mon fournisseur de peaux. C’est une filière de recyclage d’agneaux élevés de façon éthique dans les Pyrénées, mon fournisseur est très sensible à ça. Ils font attention au transport des animaux et ils nourrissent leurs agneaux avec un fourrage non transgénique. Le fourrage transgénique créé des cicatrices sur les peaux des animaux. Nous on n’a pas ça. Ils sont élevés à l’ancienne, tout est respectueux de l’animal.

Ils me soutiennent énormément et me font des couleurs incroyables.

 
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Quel processus est utilisé pour la peau ?

Au lieu d’incinérer la peau, elles partent dans le Tarn  et sont traitées et transformées en peaux élastiques : stretch.

J’arrive à ce moment-là et je commande mes couleurs. Totalement en free style  à partir de tissus, livres d’art, fils, objets … Je travaille mes collections couleurs  au gré de mon inspiration et de mes envies.

Fonctionnes-tu avec des collections ?

Oui. Des collections de couleurs plus estivales ou plus hivernales. Il y a toujours trois ou quatre couleurs qui restent. J’ai environ quatre nouvelles couleurs par saison. En tout j’ai une dizaine de couleurs qui circulent.

 Quel est ton rapport avec le Made in France ?

Ça me complique énormément la vie, car c’est ce qui fait que je ne pourrai pas distribuer en boutique. Cela me revient trop cher. Mais j’ai de la chance de pouvoir vendre directement aux gens. Faire du made in France, ça me permet d’avoir des rapports très privilégiés avec mon fournisseur de peau Bertrand, mon  couturier formidable Said, et la modéliste Amandine ! Ce sont des partenaires pour moi qui sont devenus des amis.

S’ils étaient loin d’ici ce ne serait pas possible. En deux heures je suis chez eux.

 
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Comment expliques-tu le coût de tes vêtements ?

La matière première est très chère. Et c’est important pour moi aussi d’avoir une rémunération juste pour mon couturier. Il me fait confiance. Il a mis en place tout un atelier pour moi. C’est une vraie relation de confiance.

Pour toi c’est quoi des formes féminines ?

Pour moi, les vêtements féminins idéaux, ce sont des vêtement très bien coupés et le plus simple possibles. Pour moi, la simplicité c’est l’élégance. Je suis le contraire des volants, des choses volumineuses. J’aime beaucoup les formes assez droites et qui allongent la silhouette. Je n’aime pas le moulant et je n’aime pas non plus l’hyper large. J’aime le droit et les choses très simples.

Tes formes semblent très ajustées et pourtant s’adaptent très bien aux morphologies. Que peux-tu dire ?

Premièrement, il y a cinq tailles. Si on choisit la bonne taille c’est gagné. Le petit défaut morphologique est effacé par l’élasticité de la peau qui est à 30%. Franchement du coup c’est impossible que ça n’aille pas.

Chaque défaut est gommé.

 
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Maintenant, tu te lances aussi dans la maille ?

Je ne trouvais pas dans le commerce ce que je recherchais pour moi. Un pull chaud, qui soit fin, que tu puisses porter chez toi ou même sous une veste. Pas une lingerie mais presque. Dans le sens près du corps.

J’ai créé un petit pull en laine, au grammage le plus fin possible, le plus doux possible et il ne pique pas.

Je voulais aussi un col tunisien car quand on a de la poitrine c’est joli de l’ouvrir. C’est très féminin.

Je voulais que le buste soit plus long qu’un pull normal, qu’il soit très long pour qu’il couvre les hanches.

Les couleurs ont été travaillées pour se coordonner systématiquement avec une ou deux couleurs de mes jupes / pantalons en peau. Mais je les ai aussi pensées pour flatter une peau non bronzée, en fonction du teint que l’on aura en janvier. Ça fait des mois que j’observe quelles couleurs sont belles sous la lumière de Janvier.

 
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Quels sont tes projets ?

Mon gros projet c’est de créer un évènement qui ne soit pas une vente. Mais un évènement qui soit un moment de partage entre créateurs et aussi un moment d’émotion avec mes amis, mes bonnes clientes, etc. Je veux créer quelque chose de très joli. J’espère réussir à le monter pour février. Je voudrais rassembler d’autres belles marques et créer en synergie beaucoup de jolis évènements. Une atmosphère très onirique. Un moment pour soi. On vendra aussi sur place. 

Un petit secret à partager ?

J’ai toujours dans mon portefeuille une prière protectrice que l’on se transmet de génération en génération dans ma famille. Aussi, j’allume des bougies partout c’est une maladie.

Merci beaucoup Virginie !

 
Creatrice francaise H8li.jpg
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